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Eihamatt's dark world
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23 février 2005

LA MORT: Les drapeaux se lèvent enfin. Je vais

LA MORT:

Les drapeaux se lèvent enfin. Je vais quitter ce monde. Je vais m'endormir à jamais et oublier. Oublier ce monde, ces mortels se croyant immortels. Je veux mourir, je vais mourir. Ils m'ont appelé. Je veux mourir. Depuis qu'il fait nuit, la chandelle brille. Elle s'éteindra un jour. Eternel retour à l'ombre créatrice, éternel recommencement. La flamme ne réchauffe plus et mon cœur est livide. Je n'ai jamais aimé, je n'ai jamais sourit réellement, je n'ai jamais vécu. Les spectres qui m'entourent ne réagissent plus. J'attend, le visage blême comme un enfant qui va faire une bêtise. Ils penseront à l'erreur, je crierais à la vérité. Le sang est si beau lorsqu'il coule, la vie est si belle lorsqu'on meurt. Je veux mourir.

Mais ma main tremble. Je ne peux contrôler les peurs de mon corps. Lui n'est pas comme moi. Il s'adapte au monde, je le rejette. Et j'ordonne mais il ne se plie pas. Je veux tomber dans les méandres de l'oubli. Serre ce poignard. Plante le, loin à l'intérieur, enfonce la lame dans la chair, tue ce cœur qui a fait naître trop de pleurs. Dieu n'existe pas, il ne m'a pas aidé lorsque je souffrais. Je veux mourir.

Ainsi je pleure. Pourquoi suis-je tant attaché à ce monde dont j'ai horreur ? Les souvenirs ressurgissent et me finissent. La pointe effleure ma peau. J'appuie… Et le sang naît. Il est beau. Je veux mourir. Mon corps pleure. Appuie encore… Ce sera fini. Mais les spectres de mon passé me reviennent, je ne peux les affronter. J'ai peur, je pleure. J'aimerais les repousser mais ils reviennent. Je veux mourir.

Et la chandelle s'éteint. Il fait sombre. Le torrent de larmes salées se tarie, celui de sang s'agrandit. Je réentend ces phrases blasphématoires. Je réentend leurs rires. Un jour ou l'autre, celui qui vit doit partir. Moi, j'ai décidé de m'enfuir. Mais l'obscurité est ma seule alliée. Appuie, lentement, doucement, je veux sentir la douce caresse métallique qui m'ôtera la vie. Elle pénètre, je me crispe… Je veux mourir.

Elle est froide, comme une justice non rendue. Mon cœur me crie d'arrêter mais je ne veux pas l'écouter. Il pleure encore et son torrent s'alourdit. J'ai peur. Et le vent glacial me fait trembler. Ils vont bientôt me trouver. Alors je dois continuer. J'avance… Je me sens proche de la fin. Cette fin si pure, si belle. Encore un dernier effort. Et cette fois, la vie s'envole. Etrange sensation, étrange perdition. Je part, je m'enfuis, enfin. Je veux mourir.

 

Je sens son parfum. C'est une rose. La douce odeur d'une rose qui me fait naviguer. Je me meurs… Elle sent bon. Je veux la saisir. Mais c'est fini. Je me sens froid, je ne sent plus de vie. Mais son odeur est présente. Une rose, rouge, aux épines douces et harmonieuses. Une si belle rose. Je pleure tandis que mon corps reste sans vie. La lumière s'allume. Ils vont me trouver. Je veux saisir la rose. Je veux vivre…

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